Dans le secteur de la comptabilité et de la gestion, le DCG représente une sérieuse référence et toute assistante comptable qui veut progresser sera amené à s’y frotter. Non seulement il permet d’accéder directement à des postes dans les domaines comptables et financiers, mais c’est aussi la première étape de la voie menant à l’expertise comptable. Recruteurs et professionnels sont conscients des nombreuses connaissances et compétences indispensables à la validation de ce diplôme, qui est donc très recherché.
A/ L’admission en DCG
En dehors des universités et des établissements privés de formation en ligne, l’admission se fait sur dossier et entretien. Elle nécessite d’être titulaire du baccalauréat et s’adresse aux filières suivantes :
- Bac ES, S ou L option mathématiques,
- Bac STMG spécialité gestion et finance,
- Licence 2 économie et gestion,
- BTS Comptabilité et gestion,
- BTS Assistant de gestion PME-PMI,
- DUT GEA option gestion comptable et financière.
Avec l’un des deux BTS ou le DUT, il est possible d’accéder à la deuxième et même la troisième année de DCG en fonction des UE déjà validées et en lien avec le contenu du DCG. Vous pourrez être dispensé de repasser ces UE en les validant directement à l’inscription à l’examen. Par exemple le titulaire du BTS CG depuis 2017 est dispensé de 6 UE sur 13. Il peut cependant décider de les passer quand même s’il espère obtenir ainsi quelques points supplémentaires.
Parmi les critères décisifs pour l’admission se trouvent les résultats au baccalauréat et les appréciations des professeurs. Dans le cadre d’une admission parallèle en deuxième ou troisième année, vous devrez fournir en outre vos résultats de bac+2 ainsi que les appréciations des professeurs dans les matières communes au DCG (comptabilité, droit, économie…).
Les critères d’admission varient selon les écoles mais des qualités liées à votre motivation à intégrer le domaine de la gestion, de la finance et de la comptabilité doivent être démontrées quel que soit le type d’établissement :
- aptitude à fournir un travail continu et capacité d’organisation ;
- intérêt pour la vie de l’entreprise (management, gestion, environnement juridique et économique);
- qualités de réflexion, de rédaction et d’argumentation ;
- capacités de raisonnement et d’analyse.
B/ L’impact de la réforme du DCG
La rentrée 2019 a vu l’entrée en vigueur de la réforme du DCG, qui était très attendue par les candidats. Cette réforme touche le programme de formation et, par voie de conséquence les épreuves d’examen. Elle a également un impact sur les notes et leur report.
Les notes acquises par les candidats ont désormais une durée de validité alors qu’auparavant elles l’étaient à vie. Les notes supérieures à 6 obtenues jusqu’en 2019 sont reportables jusqu’à la session 2027 ; celles acquises à partir de la session 2020 sont valables jusqu’à la huitième session suivant leur obtention. Rappelons au passage qu’une note inférieure à 6 est éliminatoire et que, dans ce cas, même si la moyenne générale est égale ou supérieure à 10 sur 20, le diplôme ne peut être validé.
Concernant le programme, sept UE sont modifiées afin de mieux s’adapter aux besoins actuels du marché du travail. Le diplôme est restructuré autour de quatre axes majoritaires comprenant chacun trois ou quatre UE :
- Axe 1 : Droit des affaires
- Axe 2 : Gestion comptable et financière
- Axe 3 : Analyse économique et managériale
- Axe 4 : Communication et environnement numérique
Cette réorganisation n’a cependant aucune incidence sur le passage et l’obtention de chaque UE, qui reste indépendante des autres. Profitons-en pour jeter un coup d’oeil sur les taux de réussite à la dernière session du DCG : ils sont assez moyens dans l’ensemble , allant de 28,5% à 55% selon les UE, avec toutefois un taux de 72% pour l’UE 13 se rapportant au stage. Il est évident que la règle de la note éliminatoire inférieure à 6 sur 20 et l’absence de possibilité de rattrapage influent largement sur le fait que seuls environ 30% des étudiants obtienne leur diplôme sur trois ans.
C/ Les divers modes de formation au DCG
La préparation au DCG peut s’effectuer de diverses manières, variables selon les besoins et le projet de chaque candidat : en formation initiale, en alternance ou à distance.
1) La formation initiale
Une fois le bac obtenu, les étudiants s’orientent le plus souvent vers le format scolaire qu’est la formation initiale, en établissements publics ou privés. Le lycée public est l’établissement de référence pour le DCG mais il faut savoir que la sélection est extrêmement pointue, d’où la nécessité d’un dossier de candidature particulièrement motivé. En revanche, le taux de réussite y est généralement plus fort, en raison justement de cette sélection draconienne.
La formation s’effectue à temps complet et comporte un stage professionnel d’au moins huit semaines.
2) La formation en alternance
Cette formule est proposée par la majorité des établissements privés. Elle présente l’avantage d’offrir un revenu à l’étudiant et de l’exonérer des frais de scolarité. Le rythme varie selon les écoles mais il est la plupart du temps de deux jours à l’école et trois jours en entreprise.
En alternance le programme est identique à celui des étudiants en formation initiale mais avec moins de cours en raison du temps passé en entreprise, donc beaucoup plus de travail personnel le soir et le week-end, travail qui s’effectue au détriment de la vie personnelle. Contrainte supplémentaire : seulement cinq semaines de congés au lieu des vacances scolaires qui sont souvent l’occasion d’effectuer des révisions, de rattraper du retard… et de prendre un peu de repos. On comprend donc que le taux de réussite soit plus faible que dans le cadre d’une formation initiale.
Qu’elle s’effectue sous contrat d’apprentissage ou sous contrat de professionnalisation, l’alternance implique donc une certaine maturité et une grande capacité d’organisation pour mener de front études et travail. Mais ce « sacrifice » est généralement payant à l’arrivée : non seulement l’expérience personnelle acquise durant la formation fait la différence sur un CV mais il n’est pas rare que l’étudiant en alternance soit embauché en CDI chez le même employeur une fois son contrat terminé.
3) La formation à distance
Ce type de formation permet aux salariés de préparer leur diplôme sans quitter leur emploi, donc sans perdre leur salaire. La formation s’effectuant en ligne, il n’y a donc pas de contrainte de lieu et les étudiants peuvent se former à leur rythme ; il n’y a pas non plus de dossier de candidature à présenter comme dans la formation initiale.
Outre ceux qui n’ont pas le temps (ou pas l’envie) d’être dans un cadre scolaire traditionnel, la formation à distance peut également être plébiscitée par des étudiants pour préparer des UE qu’ils n’auraient pas validées.
Mais la formation à distance offre également quelques inconvénients. Elle nécessite grande rigueur et haute autonomie : sans un emploi du temps bien organisé, difficile d’allier vie de famille, activité professionnelle et révision. L’organisation et la motivation sont indispensables à la réussite, d’autant que le programme du DCG est très condensé et intense : il demande un lourd travail de mémorisation.
D/ Le DCG en candidat libre
Suivre une formation DCG à distance signifie que vous vous présenterez aux épreuves d’examen en candidat libre. Lors de votre pré-inscription sur le site de la Maison des Examens, vous devrez indiquer votre qualité de « Candidat individuel », sélectionner les matières que vous désirez passer et mentionner les éventuelles dispenses obtenues. Pour la validation finale de l’inscription, vous devrez retourner en lettre recommandée la confirmation d’inscription qui vous aura été adressée par mail.
Vous pouvez choisir de passer la totalité de l’examen en une seule session mais cette option n’est pas vraiment conseillée quand on veut valider le DCG en candidat libre. Bien sûr, chacun a son propre rythme de travail et ses capacités personnelles de compréhension mais ce n’est pas sans raison que la formation initiale s’étale sur trois ans. Etant donné la densité du programme, il vaut mieux commencer par les matières les plus « simples », telles que les Fondamentaux du droit (UE1), l’Economie (UE5), l’Anglais (UE12), la Comptabilité (UE9). Vous pourrez ainsi engranger des points d’avance qui compenseront d’éventuelles notes plus faibles dans d’autres UE.
Il est conseillé de conserver l’UE13 (Communication professionnelle) pour la fin : plus vous aurez de compétences et de connaissances, plus vous aurez de facilité à affronter le jury dans la seule épreuve orale du DCG.
Passer le DCG en un an peut cependant s’envisager si vous possédez déjà un BTS Comptabilité et gestion, un BTS Assistant de gestion PME-PMI ou un DUT GEA option gestion comptable et financière. Ces diplômes vous permettent d’être dispensé d’un certain nombre d’UE. Mais même dans ces conditions, valider le DCG en un an reste malgré tout un gros challenge.
E/ Les débouchés du DCG
Le DCG étant très apprécié des recruteurs, ses titulaires n’ont aucune difficulté à intégrer le monde du travail. En toute logique ils font leurs premières armes dans le secteur de la comptabilité : beaucoup d’entre eux débutent en tant qu’assistant comptable et certains ont la chance d’obtenir directement un poste de comptable en entreprise ou en cabinet d’audit.
Il est possible par la suite d’évoluer vers des postes de contrôle de gestion ou de chef comptable avant d’accéder, avec l’expérience, vers des postes offrant bien plus de responsabilités.
Le DCG étant le premier palier vers l’expertise comptable, si son titulaire décide d’aller plus loin en restant dans le même domaine, la poursuite logique sera celle-ci :
Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion (DSCG), de niveau Bac+5 et offrant le grade de Master ;
Diplôme d’Expertise-Comptable (DEC), représentant le niveau final pour devenir expert-comptable. L’obtention de ce diplôme impose un stage de trois ans et permet l’inscription à l’Ordre des experts-comptables. De niveau Bac+8, il offre un grade de Doctorat.
Pour les étudiants souhaitant se réorienter après un DCG, la solution consiste à se tourner vers l’université pour intégrer un Master de Droit Fiscal ou de Droit des Affaires, un Master de Management, un Master de Finance ou un Master Comptabilité, Contrôle, Audit (CCA).
Le DCG est également une passerelle vers les écoles de commerce grace aux concours Tremplin 2 et Passerelle 2 permettant d’intégrer directement la 2ème année d’un cursus au sein d’une grande école. Autre alternative : passer des concours de catégorie A de la fonction publique ; le DCG vous permettra d’être aussi bien inspecteur des Impôts ou inspecteur du Trésor que professeur d’économie et de gestion.